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Lauren Bertolacci, nouvelle coach des Neptunes de Nantes !

Les Neptunes de Nantes ouvrent une nouvelle page. Suite aux deux dernières saisons pleines avec César HERNANDEZ GONZALEZ à la tête de l'équipe professionnelle, le club annonce l'arrivée de Lauren BERTOLACCI aux commandes de l'effectif nantais à partir de la saison 2025/2026. La technicienne Australienne de 40 ans, sera la première femme coach de l'histoire du club, à poser ses valises sur les bords de la Loire. Une fierté, pour le développement du club et la mise en lumière de la femme au plus haut niveau. En provenance de Neuchâtel, Lauren s'est construit un CV impressionnant en remportant 16 titres nationaux en 7 saisons. Cette infatigable passionnée de volley, cumule également la fonction de sélectionneuse avec l'équipe nationale de Suisse.

À Nantes, elle arrive accompagnée de son adjointe américaine Haley BRIGHTWELL, pour compléter le staff nantais aux côtés de Marius CLERC et Romain GUIVARCH.

Pour l'officialisation de sa venue, Lauren BERTOLACCI nous a accordé une interview exclusive pour nous dévoiler sa personnalité, sa vision volley-ball, ses attentes et ses futurs objectifs.

Bienvenue Lauren !


Crédit photo : Massimo ASSUTI



ENTRETIEN EXCLUSIF



Bonjour Lauren, peux-tu te présenter ?

Je suis une coach australienne de 40 ans et j’entame ma 12ème saison en tant qu’entraîneure principale professionnelle. Avant ma carrière de coach, j’ai joué au niveau professionnel et représenté l’équipe nationale australienne. J’ai commencé à entraîner du côté masculin, puis j’ai fait la transition vers le volley féminin en 2018. Depuis, j’ai travaillé avec les équipes nationales australienne et canadienne en tant qu’adjointe, et je suis actuellement sélectionneuse de l’équipe nationale de Suisse.


J'entamerai ma 12ème saison en tant qu'entraîneure principale professionnelle et je suis aussi à la tête de la sélection Suisse féminine.
Tu arrives dans quel état d'esprit à Nantes ?

Je suis vraiment enthousiaste. Dès notre première conversation, j’ai senti que mes valeurs étaient en accord avec celles du club, et c’est essentiel si on veut accomplir de grandes choses. J’ai passé cinq et sept ans dans mes deux dernières équipes : j’ai besoin de temps pour construire quelque chose de fort en collaboration avec le club. J’ai senti une vraie cohérence avec les personnes, la vision et le projet. Et puis, les opportunités ne sont pas nombreuses pour les femmes coachs en Europe, donc je suis reconnaissante et prête à tout donner.



Après 7 saisons à Neuchâtel, quel regard portes-tu sur cette expérience ?

Quand j’ai rejoint Viteos NUC, l’équipe était autour de la 5e ou 6e place du championnat. Ce n’était pas une décision facile de quitter l’équipe masculine à ce moment-là, car on avait accompli un bon travail avec un groupe jeune. Mais j’ai perçu un vrai potentiel à Neuchâtel, et j’avais une bonne connexion avec les dirigeants du club.

J’ai insisté dès le début sur l’importance d’y croire, ou au moins de rêver, qu’atteindre un très haut niveau était possible. En regardant ces sept dernières années, je crois que l’un des apports majeurs que j’ai eus a été d’aider le club à croire qu’avec la bonne vision, des processus clairs, du travail et de la foi, on peut dépasser ce qu’on croyait possible. Nous avons remporté le tout premier titre du club dès cette première année, puis 16 titres en 7 ans, ainsi qu’une finale de Coupe d’Europe (CEV Cup). Quand le club, les dirigeants, les joueuses et la communauté partagent une même vision et avancent ensemble, des choses incroyables peuvent arriver. C’était une expérience précieuse que je garderai en moi pour toujours.



Crédits photos : Jean-Christophe BOTT, Melvin BUHLER.



Tu as remporté de nombreux matchs et 16 titres nationaux, c'est une fierté ?

Je ne me concentre pas trop sur les victoires ou les défaites, les titres parlent d’eux-mêmes, et au final, c’est ce qui compte. Est-ce que j’en suis fière ? Oui, totalement. En tant que coach, je sais que j’ai un rôle majeur dans le succès d’une équipe. Mais comme je l’ai dit, je n’aurais jamais pu obtenir ces résultats sans la connexion avec toutes les personnes impliquées au quotidien. C’est l’adhésion globale et le travail de tout le club qui rendent le succès durable. Je suis fière de ce que j’ai accompli, mais aussi profondément reconnaissante envers l’équipe qui a adopté ma vision et ma philosophie dès le premier jour.


220 victoires, 54 défaites en 7 saisons !

Comment as-tu connu le club et comment perçois-tu les Neptunes de Nantes ?

Ma première connexion avec Nantes s’est faite via des retours de joueuses et d’entraîneurs avec qui j’ai travaillé. Tous disaient qu’ils y avaient été très bien traités, respectés et soutenus. Ce genre de retour est très précieux. La performance est importante, mais on ne peut pas maintenir une performance élevée sans cohésion et respect. Je veux être dans un club où les joueuses se sentent valorisées, où le professionnalisme, la bienveillance et la quête de victoire vont de pair. Avec les résultats récents du club, les gens impliqués, la qualité du travail, c’était un “oui” évident pour moi.



Comment te projettes-tu ici à Nantes sous l'étiquette de première femme coach de l'histoire du club ?

Je ne pense pas que ce soit quelque chose de spécial, c’est juste une qualité humaine. Je dirige avec empathie, j’écoute, je communique clairement. Ce ne sont pas des traits exclusivement féminins, mais en venant du volley féminin en tant qu’ancienne joueuse, j’ai une expérience vécue qui m’aide à comprendre mes athlètes d’une façon particulière.

Je tiens beaucoup à la visibilité des coachs féminines. On ne peut pas être ce qu’on ne voit pas. Il est difficile de suivre une voie quand on ne voit personne qui nous ressemble l’emprunter. C’est l’un des plus grands défis pour faire progresser le nombre de femmes dans le coaching. Si je peux aller plus loin, travailler plus dur, repousser les limites, peut-être que cela ouvrira la voie à d’autres femmes. Pas seulement plus de coachs, mais plus de coachs femmes.


Crédit photo : Muriel ANTILLE



Ressens-tu une difficulté supplémentaire d'être une femme coach ?

En Suisse, j’ai participé à un comité pour améliorer les opportunités pour les femmes dans le coaching, c’est clairement une cause qui me passionne. J’ai embauché plusieurs assistantes pour l’équipe nationale, certaines sont aujourd’hui entraîneures principales, et on compte désormais plusieurs femmes head coachs dans le championnat. Peu de gens osent l’admettre, mais la vérité, c’est que c’est encore difficile pour une femme d’évoluer dans le sport de haut niveau, que ce soit en termes d’opportunités ou de carrière. C’est une réalité bien connue dans le monde des affaires, et le coaching n’échappe pas à la règle. Je suis fière de faire partie de celles qui œuvrent à ce changement, et de créer de la visibilité pour encourager davantage de femmes à se lancer. Aujourd’hui, on passe à côté de la moitié du vivier de talents pour le coaching. Imaginez à quel point le sport pourrait progresser si l’on élargissait le champ et ajoutait un autre point de vue !



Je suis fière de faire partie de celles qui œuvrent pour créer de la visibilité et encourager davantage de femmes à se lancer.


Connais-tu le championnat de France ?

J’ai commencé ma carrière de joueuse en France, c’était ma toute première saison à l’étranger, en 2005, au Hainaut Volley. C’était il y a 20 ans. Une année difficile, car c’était ma première fois hors d’Australie et ma première expérience pro à l’étranger. Ce fut un défi, mais une étape cruciale dans ma carrière.

Aujourd'hui, je suis la Ligue A de près et j’ai pas mal de connexions. Mon ancienne adjointe a passé plusieurs années à Mulhouse, et je connais aussi plusieurs joueuses qui sont passées par la Ligue française. Ce que j’apprécie dans ce championnat, c’est qu'il est complètement fou, n’importe qui peut battre n’importe qui. Entre le premier et le neuvième, l’écart est mince. Cette densité compétitive est rare, et c’est ce qui m’a attirée. Ça oblige à se préparer à 100 % chaque semaine. Pour moi, c’est un vrai signe de championnat solide. Ce niveau d’équilibre, on ne le retrouve pas partout. Dans beaucoup de ligues, l’écart est bien plus grand.


Crédit photo : Melvin BUHLER



Quelle est la méthode "Lauren" ?

Mon secret ? Je pense que le staff va vite le comprendre : je suis infatigable. Je ne m’arrête pas tant que je n’ai pas tout exploré. Je suis très axée sur la data, les sciences de l’apprentissage moteur, et l’analyse de la performance. C’est un pilier de mon coaching. Le succès ne vient pas sans travail intense et précis. Je suis très orientée processus, et je sais combien il est crucial que tout le staff soit aligné. En parallèle, je m’efforce de créer l’environnement optimal pour que les joueuses puissent progresser. On leur demande beaucoup, donc on doit leur offrir tout ce qui peut les aider à réussir. Elles doivent se sentir bien pour bien performer.

Le volley évolue sans cesse, et je me pousse — tout comme mon staff — à évoluer aussi. Ce vieux dicton, “si ce n’est pas cassé, ne le répare pas” ? Pour moi, c’est plutôt “si ce n’est pas cassé, casse-le”. Car le confort, c’est la mort de la victoire. Il y a toujours une cible sur notre dos, les autres essaient constamment de nous rattraper : il faut changer, faire mieux. L’excellence durable vient du fait de considérer chaque victoire ou défaite comme une opportunité d’apprendre, d’innover, et de mieux se préparer pour le prochain défi.




Ton coaching est davantage basé sur les statistiques ou le feeling pendant le match ?

Plus je travaille avec les données, plus j’affine mes tactiques et ma compréhension des subtilités du volley. Plus j’étudie le jeu, tous genres confondus, plus je développe un “feeling”, une lecture du jeu précise. Cela me permet d’anticiper, de savoir ce qui fonctionnera, et de percevoir ce que mon équipe est capable de faire dans les moments clés. Mais ce n’est pas juste une question de moi seule : avec mon staff, on construit une compréhension collective des différents scénarios possibles en match. On est prêtes à réagir quand les choses ne se passent pas comme prévu. Pour moi, le travail en amont donne cet avantage : cette capacité à gérer les matchs de haut niveau avec assurance et clarté. Cela fait plus de dix ans que je suis sur un banc en tant que coach principale, et cette expérience m’aide vraiment à gérer toutes les situations. Chaque match, chaque saison, chaque défi m’a appris quelque chose.



Ici à Nantes je veux un style de jeu rapide, explosif, moderne. Quelque chose qui électrise la salle à chaque échange, et qui surtout gagne des matchs. On veut créer une identité forte pour les Neptunes de Nantes.


Tu viens à Nantes, accompagnée de ton adjointe, Haley BRIGHTWELL. Peux-tu nous en dire davantage sur son rôle ?

Haley est une excellente pédagogue. Elle prend en charge le développement des joueuses, repère ce qu’elles doivent travailler au quotidien, et conçoit des plans individualisés, avec vidéos à l’appui, pour les faire progresser. Au-delà de l’entraînement, elle est très organisée et m’aide à gérer la logistique en salle, les plannings, les déplacements, etc.

Marius et Romain restent dans le staff, j’ai déjà des échanges très réguliers avec eux, ce qui est essentiel. Avec l’arrivée d’Haley, ils pourront rester pleinement concentrés sur le volley, ce qui est capital.




À l'image de ce que tu as réalisé à Neuchâtel, Cesar HERNANDEZ a su apporter les premiers titres à Nantes. En prenant la suite, appréhendes-tu la comparaison avec "El Profesor" ?

Avant tout, j’ai un immense respect pour ce que César a accompli à Nantes. Même si on a beaucoup de contacts en commun dans le monde du volley, nous n’avons jamais échangé directement. Nos trajectoires sont différentes : lui est passé d’adjoint à entraîneur principal à Nantes, tandis que moi j’ai gravi les échelons à travers différents postes de head coach jusqu’à arriver ici. Je suis très reconnaissante du travail qu’il a réalisé dans ce club, et j’ai hâte de m’inscrire dans cette continuité. Je ne ressens pas de pression extérieure liée à ses résultats : j’ai mes propres standards, et mon objectif est de me battre pour la victoire à chaque fois que je suis sur le banc.

Au NUC, on a gagné la triple couronne (Supercoupe, Coupe et Championnat) dès ma première saison, les premiers titres du club, et pendant sept ans, tous les regards et toutes les attentes étaient tournés vers nous. Être favori et devoir gagner, c’est un privilège, et j’ai appris à gérer cette pression, à apprendre à mes équipes à l’utiliser pour performer.

C’est crucial pour un club d’avoir une coach capable de le faire progresser, et le fait que Nantes tienne César en si haute estime est un excellent signal pour moi : cela montre que la direction soutient ses coachs. Je veux faire partie d’une équipe dynamique, bien accompagnée, avec une vision claire. Je suis prête à relever le défi et à viser la victoire.





Que connais-tu de la ville de Nantes ?

Non, je ne connais pas Nantes, mais les quelques personnes que je connais et qui y sont allées m’ont dit que c’était magnifique. J’ai même reçu plusieurs messages d’anciennes collègues et joueuses lorsqu’elles sont venues en déplacement avec Mulhouse, et elles ont toutes été enchantées.

Haley et moi avons fait quelques recherches en ligne : c’est une ville plus grande que Neuchâtel, et visiblement superbe. On est toutes les deux très enthousiastes.



Quel message pourrais-tu passer à notre communauté de supporters ?

Je veux apporter un style de jeu rapide, explosif, moderne. Quelque chose qui électrise la salle à chaque échange, et surtout, qui gagne des matchs. On veut jouer de manière agressive, prendre l’initiative, mettre la pression sur chaque ballon, ne jamais laisser respirer l’adversaire grâce à notre style, notre rythme, notre intensité. Je veux que nos supporters sentent cette intensité, qu’ils célèbrent chaque point avec nous.

On ne court pas seulement après les résultats : on veut créer une identité forte pour les Neptunes Nantes. Quand les fans nous verront jouer, ils reconnaîtront immédiatement notre style. Audacieux, sans peur, fluide.



Parles-tu d’autres langues que l’anglais ?

Je comprends assez bien l’espagnol, l’allemand et le français, mais pour ce qui est de parler, c’est une autre histoire ! Je me débrouille quand même, et je comprends très bien le français. Si une joueuse me parle en français, je peux gérer une conversation simple et je comprends tout.

 


As-tu des passions en dehors du volley ?

C’est peut-être mon point faible. Le volley, c’est toute ma vie. Je vis et je respire ce sport, je l’aime depuis toujours. Mais j’ai une échappatoire : ma chienne, Major. Elle m’apaise, elle me donne de l’énergie. J’adore partir en balade avec elle.

 


En bord terrain, es-tu expressive ou plutôt calme ?

J’ai tué la joueuse en moi quand j’ai commencé à coacher. C’est une perspective différente, et c’est important de faire ce switch. Quand je coach, j’essaie de garder un esprit calme et un langage corporel positif. Les joueuses ont déjà assez de pression comme ça. Il y a des moments où je dois intervenir et les bousculer, bien sûr, le match, c’est le match, donc je ne suis pas toujours zen non plus.


Je n'ai jamais pris le moindre carton jaune dans ma carrière

Y a-t-il une joueuse qui t'inspire, ou quelqu’un que tu admires dans le volley-ball ?

Il y en a une qui a énormément œuvré pour changer le volley féminin dans les coulisses, même si peu de gens le savent. Elle s’appelle Jelena Blagojević. Elle joue actuellement à Łódź mais va bientôt arrêter sa carrière. Sa manière de penser le jeu est complètement différente de celle de la plupart des joueuses. Elle est agressive, elle cherche toujours des solutions nouvelles pour gagner. J’admire vraiment les personnes qui apportent une autre façon de voir les choses.

 

Crédits photos : Fabrizio ACALI, Vincent NICOLAS.



Pour finir, un mot sur l'été qui t'attend, avec l’équipe nationale suisse. À la tête de la sélection féminine, quel est l'objectif et le programme ?

J’ai passé toute ma carrière de coach en Suisse, donc être nommée sélectionneuse nationale, c’était un immense honneur. En fait, c’est devenu mon pays d’adoption. Lors du dernier Euro, on a fait un super parcours : c’était la première fois de notre histoire qu’on passait les phases de poule. Ça peut paraître petit, mais pour le volley suisse, c’est énorme. Ça a créé une vraie dynamique pour notre sport.

On se bat contre un faible classement mondial pour se positionner et viser une qualification régulière dans les grandes compétitions, mais on est prêtes. Aujourd’hui, on a enfin un programme plus ambitieux, avec davantage de centres de formation et d’investissement. Le nombre de joueuses présentes dans des championnats de haut niveau augmente. Cet été, on a un programme étoffé, on va disputer la Silver League, et on travaille vers notre objectif ultime : se qualifier pour les Championnats du monde.

 
 
 

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